La triplette de Noeux les mines
Dans les années d’après-guerre, le club va fournir quelques joueurs au grand Stade de Reims, à commencer, bien entendu par Raymond KOPASZEWSKI (KOPA) joueur de l’US Noeux-les-Mines entre 1941 et 1959, qui jouera ensuite au SCO d’Angers (1949-1951), au Stade de Reims (1951-1956 et 1959-1969) et au Real Madrid. Le joueur aux 45 sélections et vainqueur de la Coupe des clubs champions en 1957, 1958 et 1959 a côtoyé à Noeux comme à Reims, Clément Kubacki et Simon Zimny. KUBACKI, milieu de terrain né en 1929 en Pologne (et décédé en 2012) a débuté sa carrière à l’US Noeux-les-Mines (1949-1950) avant de jouer au Stade de Reims (un seul match lors de la saison 1950-1951) puis de s’épanouir au SO Montpellier où il a joué de 1952 à 1955. Kubacki n’aura (hélas) pas connu la même trajectoire que Kopa ou que Simon ZIMNY Simon. Passé par l’ASSB Oignies et l’US Noeux-les-Mines, Zimny rejoindra le Stade de Reims en 1950. Avec Kopa, il remporte les titres de champion de France en 1953 et 1955. Zimny sera aussi champion de France et vainqueur de la Coupe de France 1958. Il connaîtra aussi une sélection en équipe de France en 1955 (face à la Suisse).
La Famille FLAK
Né en 1923 à Sosnowiec, Simon FLAK, joueur du RC Lens (1945-1946), de l’AS Cannes (1946-1949), de l’AS Monaco (1949-1952), de Toulon (1952-1955), est nommé et est resté entraîneur de Noeux-les-Mines de 1955 à 1976 où il lancera la carrière de ses fils Daniel FLAK, qui a évolué à l’US Noeux-les-Mines de 1972 à 1978 (et qui ne sera que son seul club) et Hervé Flak qui jouera la saison 1974-1975 sous les couleurs de Noeux-les-Mines avant de partir pour le RC Lens où il a joué neuf saisons (1975-1984) puis l’OM où il est resté deux saisons en première division (1984-1985 et 1985-1986). Hervé Flak a ensuite évolué au FC Martigues (1986-1989).
Les Belles années
En 1976, le club remporte le Championnat de France de Division 3 groupe Nord et monte en deuxième division avec les « Polaks » Jean-Jacques OWCZARAK et Jean Cieselski dans ses rangs. OWCZARAK est resté 10 ans au club et n’a joué que sous ces couleurs. Cieselski avait porté les couleurs de Lens (de 1970 à 1976) avant de rejoindre Noeux-les-Mines où il a joué quatre saisons (1976-1980) avant de partir pour Arras (1980-1982). La première saison du club en deuxième division est plutôt bonne et l’équipe termine à la 9ème place (sur 18). En 1977, ils sont rejoints par le milieu de terrain Jacques CYBULSKI et le club est relégué en terminant l’exercice à la 17ème place juste devant le Stade Malherbe de Caen, la lanterne rouge.
Lors de la saison 1978-1979, sous le commandement de Gérard Houiller, le club termine à nouveau champion de division 3 groupe Nord et retrouve la deuxième division. Richard KRAWCZYK, joueur du RC Lens (1963-1968 et 1978-1979), du FC Metz (1968-1970) et du Stade de Reims (1970-1976) rejoint alors l’US Noeux-les-Mines (1979-1981) tout comme l’immense Joachim MARX. Joueur du Piast Gliwice (1955-1963), du Gwardia Varsovie (1963-1969), du Ruch Chorzow (1969-1975) et du RC Lens (1975-979), Marx va être un artisan de la belle saison 1979-1980 qui voit Noeux les mines finir à la 5ème place.
La saison 1980-1981 reste incontestablement la meilleure dans l’histoire du club. Comme si le groupe de joueurs polonais composé de Jacques Cybulski, Joachim Marx et Richard Krawczyk n’’était pas assez complet, Stefan BIALAS, passé par Gueugnon (1977-1978) et Besançon (1978-1980) rejoint Noeux-les-Mines où il restera le temps de cette saison folle avant de partir au Paris FC (1981-1982). A la fin de cet exercice 1980-1981, l’US Nœux-les-Mines termine à la seconde place du groupe B de deuxième division, derrière le Stade Brestois. Si Brest monte directement, l’US Nœux-les-Mines doit jouer les barrages face à Toulouse. Lors du match aller, les Nordistes s’imposent 2-0 au stade Camille Tisserand, grâce à deux buts « 100% polonais » de Stefan Bialas (7ème) et Joachim Marx (64ème). Lors du match retour, le rêve prend fin et les hommes de Pierre Cahuzac (père de Yannick et alors coach de Toulouse) s’impose 5-0. Dans son autobiographie « Je ne marcherai jamais seul », Gérard Houiller évoque ce match : « Marx avait ouvert le score en notre faveur dans les premières minutes mais l’arbitre refusa le but. Personne n’a compris pourquoi. Quand Toulouse marqua son deuxième but, le juge de touche sauta de joie. Le troisième but découla d’un pénalty curieux et le cinquième fut inscrit alors que les supporters toulousains avaient déjà envahi la pelouse. Bizarre, vous avez dit bizarre ?
Je ne saurai jamais le fin mot de l’histoire.
Le maire de la ville insista auprès de ses administrés : « Noeux-les-mines ne peut pas se permettre d’avoir un club en D1 ». Le message était clair. » Après une 3ème place honorable lors de la saison 1981-1982, Gérard Houiller quitte le club.
La Fin d’une époque
Lors de la saison 1982-1983, le club termine 10ème mais est relégué. Eugeniusz NAGIEL, international polonais à deux reprises, passé par le Szombierski Bytom et Valenciennes (1981-1982) sera le dernier polonais du club lors de sa période professionnelle. En 1982, le président mécène Bernard Leroy (petit fils du fondateur des magasins Leroy-Merlin et originaire de Noeux qui accueillera le siège social de l’entreprise jusqu’en 1987) décède dans un accident de voiture. L’année d’avant la famille Mulliez, propriétaire des magasins Auchan (sponsor historique du RC Lens) prenait le contrôle de la chaîne de magasins Leroy-Merlin. Le club se retrouvait alors affaibli financièrement. Le chant du cygne reste le parcours en Coupe de France où les Nordistes ont battu le FC Nantes de Seth Adonkor, Der Zakarian, Loïc Amisse, Maxime Bossis et Vahid Halilhodzic 2-1 à Bollaert le 13 février 1982 grâce à un doublé de Patrick Gosset. Au tour suivant, en 1/16ème de finale, les Nordistes s’inclineront 2-0 face au PSG (doublé de Rocheteau). La fin d’une époque…
PS : ce post est dédié à la mémoire de Gérard Houiller, éternel enfant du Nord et décédé le 14 décembre 2020.
BOISKO 