
Suite de la série « Les Polonais du… », après le RC Lens, le Stade rennais, L’EA Guingamp, le FC Nantes, l’Olympique de Marseille, l’AS Saint-Étienne, l’AJ Auxerre, le Lille OSC, le PSG et l’équipe de France au tour des Polonais du SM Caen.
Post un peu particulier pour moi dans cette série, pour la simple et bonne raison que le SM Caen est MON club de cœur en France. Que de souvenirs ! En vrac : Caen-Saragosse, les tôles du stade de Venoix, les sièges verts de d’Ornano, les kebabs-Kronenbourg devant le stade, William Gallas, Jérôme Rothen, les frères Tanguy, le Caen-Bordeaux du 24 novembre 2007 – Jurietti et les « Maradona », « la Normandie est rouge et bleue », NGolo Kanté, Thomas Lemar, Hyppolite Dangbeto, Stéphane Dedebant, Rankovic, Eluchans, le péno de Jeannot à la dernière minute de la saison dernière, Fortin-Gravelaine-Garande, le Pilou’s de Pilou Mokkedel et tant d’autres choses encore mais hélas, trop peu de Polonais dans l’histoire du SM Caen au moment où je préfèrerais voir par exemple, Bartosz Slisz au lieu d’Oniangué, Michal Helik à la place Rivierez, Kacper Kozlowski plutôt que Zady-Seri ou Swierczok au lieu d’Alexandre Mendy…
I Mankowski, fils de Polonaise et figure du club
Le premier « Polonais » de l’histoire du stade Malherbe de Caen, est une figure du club : Pierre Mankowski, fils de Jean Mankowski, lui-même enfant de Polonais arrivés dans le nord de la France lors de la Stara emigracja (ce courant migratoire qui a vu arriver des centaines de milliers de Polonais en France entre 1919 et 1939) et joueur du RC Lens (1945-1948), du Stade Rennais (1948-1949), de Valenciennes (1949-1950) et d’Amiens (1950-1952). Pierre Mankowski va débuter sa carrière là où son père a terminé la sienne, à Amiens où il restera quatre saisons. Mankowski continuera de suivre les traces de son père et jouera au RC Lens entre 1972 et 1975. Il ira ensuite à Hazebrouck (1975-1978) puis retournera à Amiens (1978-1983). En 1983, Pierre Mankowski débarque au Stade Malherbe. Il est entraîneur-joueur lors de la saison 1983-1984 aux côtés d’autres figures emblématiques du club comme le gardien de but Alain Douville, Christophe Point, Fabrice Divert, Franck Dumas, Olivier Pichard (arrivé d’Alençon qui terminera meilleur buteur du club avec 18 réalisations en 29 matchs cette saison-là) ou Pascal Théault. A la lutte avec le CA Lisieux, le SMC avait fait match nul 1-1 à l’aller et a remporté une victoire d’anthologie 2-1 au retour, une victoire qui va permettre à Caen de monter et d’évoluer en deuxième division. Caen et Lisieux terminent le championnat de troisième division groupe nord-ouest avec les même nombre de points mais les Caennais ont 10 buts de plus au goal-average et ont remporté ce match retour face aux Lexoviens alors entrainés par Jacques Santini.

La saison suivante, Mankowski permet à Caen de rester en deuxième division après une 11ème place. Lors de la saison 1985-1986, Michel Bensoussan arrive de Rouen pour garder les buts caennais tout comme le jeune Philippe Montanier. L’entraîneur adjoint champion du monde 2018, Guy Stephan rejoint aussi les bleus et rouges. Les Caennais terminent cet exercice 1985-1986 à la sixième position et se maintiennent tranquillement.
Saison 1986-1987, l’effectif s’étoffe avec les arrivées de Slavo Muslin (Brest), de Philippe Prieur (Le Havre), de Thierry Moreau (Le Havre) et d’Éric Pécout (Strasbourg). Hélas, Guy Stephan est victime d’un accident de la route, qui mettra fin à sa carrière de joueur, avant même le début de la saison. Cette saison-là, les Caennais jouent la montée en première division lors d’un match de barrages face à l’AS Cannes. Hélas, le 30 mai 1987, les Caennais s’inclinent 2-1 à domicile, face aux Cannois.

La saison 1987-1988 sera la bonne pour Pierre Mankowski qui emmène le SMC dans l’élite pour la première fois de son histoire. Pour cela, il aura fallu battre l’Olympique d’Alès aux tirs au but (1-1, 3-2 tab), l’Olympique lyonnais (1-2, 2-0) et les Chamois niortais (relégués de D1), 1-1 à l’aller et 3-0 à Venoix.

A l’issue de cette saison, Pierre Mankowski quitte le club et rejoint l’ennemi havrais (qu’il fera aussi remonter dans l’élite en 1991). Après un passage par le LOSC (1993-1994), « Manko » revient à Caen en 1994.

Avec une recrue star, le suédois Kenneth Anderson (tout juste soulier de bronze de la Coupe du monde USA 1994) et des joueurs expérimentés (Amara Simba, Hyppolite Dangbeto, Nicolas Huysman, Joël Germain, Christophe Point) on se dit que le SMC va se maintenir tranquillement dans l’élite. Désillusion : le SMC termine à la 19ème place et retrouve la deuxième division. La saison suivante, Mankowski remonte le club en ligue 1 et lui offre le titre de champion de deuxième division. A la fin de cette saison, le président Serge Viard quitte le club et Pierre Mankowski part aussi.

Mankowski passera ensuite par Saint-Étienne (1996-1997), le centre de formation du PSG (1997-1998), il suivra son ex entraîneur d’Amiens Claude Le Roy et sera son adjoint à la tête de la sélection du Cameroun lors de la Coupe du monde 1998. Saison 1998-1999, Claude Le Roy, nommé manager général du RC Strasbourg, place Pierre Mankowski sur le banc. Hélas, face au manque de résultats, Mankowski sera remercié et rejoindra la direction technique nationale et les sélections de jeunes. Mankowski est champion du monde des moins de 20 ans en 2013 avec Jordan Veretout, Geoffrey Kondogbia, Jean-Christophe Bahebeck, Paul Pogba, Florian Thauvin, Kurt Zouma et Lucas Digne dans l’équipe.

Entre 2002 et 2010, Pierre Mankowski était l’adjoint de Raymond Domenech. Si l’on se souvient de la Coupe du monde 2006 où les Français sont vice-champions du monde, on se souviendra aussi de celle de 2010…
II Lewandowski, LE Polonais du SM Caen
Si un Lewandowski a bel et bien joué à Caen, ce n’est pas (hélas) Robert mais Grzegorz. Formé au Gwardia Koszalin (1986-1989) et passé par le Wisla Cracovie (1988-1994), le moustachu a ensuite tenté l’aventure espagnole au CD Logrones sans grand succès avant d’effectuer un retour gagnant au pays. Saison 1994-1995, Lewandowski signe au Legia Varsovie, club avec lequel il remporte le championnat, la super coupe et la coupe de Pologne et dispute un quart de finale de Ligue des champions l’année d’après.

Gonflé à bloc, il rejoint le Stade Malherbe pour la saison 1996-1997 qui sera celle d’une nouvelle descente en ligue 2.

La suite, une grosse quinzaine de clubs dont l’immense majorité dans les divisions inférieures du foot polonais : Le Polonia Varsovie (1997/98), le Zagłębie Lubin (2000/01), le RKS Radomsko (2001/02), l’Hutnik Kraków (2001/02), l’Adelaide City Force (2001-2002), un petit retour au Gwardia Koszalin (2003-2004), des allers-retours entre le Kotwica Kołobrzeg et le Ruch Wysokie Mazowieckie (2003-2007), l’Astra Ustronie Morskie (2006-2007), le ŁKS Łomża et le Rega-Merida Trzebiatów (en 2007-2010), le Sława Sławno (2009-2018) avec un bref retour au Gwardia Koszalin (2011-2012), le Mewa Resko (2012-2013) et à nouveau le Sława Sławno (2014-2018) , l’Olimpik/Mieszko Warszkowo (2017-2021) et le Garbarnia Kępice (2018-2019). Cette saison 2021-2022, alors qu’il est âgé de 52 ans, qu’il reste le seul joueur de nationalité polonaise à avoir porté à ce jour, les couleurs du Stade Malherbe de Caen et qu’il n’a plus sa moustache des années caennaises, Grzegorz Lewandowski jouera au Błękitni Tychowo, car oui, même à 52 ans Grzegorz Lewandowski entraîne et joue encore !

III lE DERNIER DES pOLONAIS
Le dernier « Polonais » du SM Caen à ce jour est Olivier Bogaczyk, fils de Polonais formé au RC Lens qui a joué à Caen entre 2000 et 2002. 24 matchs (et 2 buts) plus tard et une très sévère et très longue « mise au placard », « Boga » était dégouté du foot et voulait mettre un terme à sa carrière. Mais un passage à Brest a relancé le joueur (2002-2004) puis il ira retrouver Daniel Leclercq « le druide » à Valenciennes en 2005, le temps d’une saison. Passé ensuite par Sète (2006-2008) et Avion (2008-2009), Olivier Bogaczyk a réussi une très belle reconversion et est aujourd’hui conseiller en investissements financiers et gestionnaire de patrimoine spécialisé dans les joueurs de football professionnels auprès de la FFF.

3 commentaires