Après les Polonais du Stade rennais, ceux de Lens, de Guingamp, de Nantes, de l’AS Saint-Étienne, de l’AJ Auxerre, du PSG, du LOSC et de l’équipe de France, inventaire non-exhaustif des Polonais de l’Olympique de Marseille.

Lors de la saison 1936-1937, trois Polonais tous fils d’émigrés polonais en Allemagne, jouent à Marseille : Édouard ‘Waggi’ Wawrzeniak (1912-1991), Ignace Kowalczyk (1913-1996) et Franciszek Olejniczak (1910-1991). Waggi commence sa carrière à Valenciennes (1933-1936) avant de signer à l’OM. Ignace Kowalczyk débute lui sa carrière à Noyelles sous Lens avant de vite rejoindre le RC Lens en 1931 puis, après un passage par Valenciennes (1933-1936), Kowalczyk rejoint Waggi dans la cité phocéenne. où se trouvait déjà un autre Polonais Franciszek Olejniczak.
Avec les trois Polonais dans ses rangs, l’OM remporte le titre de Champion de France 1936-1937, le premier de son histoire !

Si Waggi et Kowalczyk ne restent qu’une saison, Olejniczak qui jouait à Alès (1932-1936) avant de rejoindre l’OM, va lui rester au club jusqu’en 1946, jouant ainsi 163 matchs et marquant huit buts sous les couleurs olympiennes. Olejniczak va ainsi remporter les Coupes de France 1937-1938 et 1942-1943 avec l’Olympique de Marseille.
Bronislaw Zboralski (1921-1987) est un autre enfant d’immigrés polonais arrivés dans le nord de la France qui a porté le maillot de l’OM. C’est à Douai qu’il a débuté sa carrière avant de partir au soleil au SO Montpellier (1947-1950) puis à l’OM pour la saison 1950-1951. 30 matchs, 3 buts et une huitième place en championnat de première division plus tard, celui qui était surnommé ‘Bruno’ repartait vers le nord et signait à Valenciennes (1951-1953) puis au CO Roubaix-Tourcoing (1953-1955) où il a terminé sa carrière.

Stanislas Curyl (1929-2017) était un attaquant, lui aussi fils d’immigrés polonais, qui a joué au FC Mulhouse (1950-1951), au FC Sète (1951-1954), au RC Paris (1953-1954), à Troyes (1954-1956), à Metz (1958-1959) et à l’Olympique de Marseille entre 1956 et 1958. Sélectionné à deux reprises en équipe de France (en 1952), Curyl a remporté la Coupe Drago 1957 avec l’OM, en s’imposant 3-1, le 6 juin, face au RC Lens.

Joueur du LOSC dans les années 1950, Zbigniew Misiaszek (né en 1933 à Marles-les-mines) et formé à l’AS Auchel, le rugueux défenseur rejoint Lille pour la saison 1951-1952 et est prêté ensuite à L’Olympique universitaire de Lyon (le LOU, ancêtre de l’OL) jusqu’en 1954. Misiaszek ne reviendra dans le Nord que pour la saison 1954-1955 puis il évoluera ensuite à Béziers (1955-1958), au RC Strasbourg (1958-1960) puis à l’OM (1960-1961) alors en deuxième division.
En 1962, c’est l’attaquant Julien Stopyra (1933-2015), père de Yannick Stopyra, qui arrive à l’OM le temps de la saison 1962-1963. Formé à Lens (1951-1954) et passé par l’AS Monaco (1954-1957), le FC Sochaux (1957-1960), l’AS Troyes-Savinienne (1960-1962), Stopyra ne brille pas spécifiquement à Marseille qui termine à la dernière place du championnat de France de première division et retrouve, après une saison seulement dans l’élite, la deuxième division. Sélectionné à une reprise (le 12 octobre 1960 lors d’un Suisse-France (6-2) en match amical) ; Stopyra quittera l’OM pour le FC Grenoble (1963-1964) puis l’US Forbach où il terminera sa carrière de joueur(1964-1966).

Autre polonais à porter les couleurs de l’OM dans les années 1960 : Jean Markiewicz (1938-2018). Joueur de l’US Valenciennes Anzin (1955-1961) et du FC Nantes (1962-1963), Markiewicz a joué deux saisons à l’Olympique de Marseille (1963-1964 et 1964-1965) alors que le club végète en milieu de tableau en seconde division. Markiewicz a joué ensuite à l’US Marignane (1965-1966), au SO Montpellier (1966-1967) et à l’Olympique Saint-Quentin (1967-1970)
Hervé Flak, pur produit du centre de formation du RC Lens où il a joué neuf saisons (1975-1984) a rejoint un OM tout juste promu en première division. Il y restera deux saisons en première division (1984-1985 et 1985-1986). Après l’OM, Flak a évolué au FC Martigues (1986-1989).

En 1973-1974, c’est l’ex joueur de l’AS Cannes (1966-1969), du Stade de Reims (1969-1971) et de l’AS Nancy-Lorraine (1971-1973), Antoine Kuszowski qui venait terminer sa carrière à Marseille (1973-1976) aux côtés du grand Josip Skoblar.

Accroupis : Roger Magnusson, Josip Skoblar, Albert Emon, Raymond Kéruzoré, Robert Buigues, Georges Franceschetti, Antoine Kuszowski, Bernard Bosquier.
Joueur star de l’ASSE (1966-1974), Georges Bereta ne repartira du club qu’en 1974 dans des conditions particulièrement hostiles. A l’hiver 1974-1975, il rejoint l’OM dans un contexte où les transferts se font rares (eh oui ! …) et où quitter son club formateur pour un club ennemi est perçu comme une véritable traîtrise.
Avec l’OM, Bereta va remporter la Coupe de France 1976, sa quatrième après celles gagnées à Saint-Étienne (1968, 1970, 1974). Bereta a porté le maillot de l’équipe de France à 44 reprises (4 buts).
Claude Lowitz, défenseur latéral gauche a évolué à l’OM lors de la saison 1987-1988 arrivant alors du …PSG où il avait joué les deux saisons précédentes. Avant cela, Lowitz évoluait à Metz (1984-1985) où il avait participé à la rencontre de légende de Coupe des coupes au Camp Nou face au FC Barcelone le 19 septembre 1984 (victoire 4-1 des Messins avec un triplé de Kurbos) et avait été formé au Toulouse FC (1980-1984).
L’OM allait ensuite entrer dans l’ère Tapie et Lowitz partait au Montpellier HSC (1988-1989), au FC Nantes (1989-1991) puis le natif de Figeac retrouvait son sud-ouest natal et signait à Pau (1991-1992 et 1993-1994) au Cahors FC 1992-1993) avant de terminer sa carrière au Gazélec Football Club Olympique Ajaccio (1994-1995).

Pas de joueurs polonais sous la glorieuse ère Tapie. Il faudra ensuite attendre l’été 2001 et l’arrivée de Piotr Swierczewski pour revoir un Polonais à Marseille. Parti à Saint-Étienne (1993-1995), à Bastia (1995-1999), puis tenter une aventure au Japon (Gamba Osaka 1999) avant de revenir en Corse (Bastia 1999-2001), Swierczewski arrive quand Bernard Tapie tente un retour à l’OM. Le Polonais s’inscrit alors comme joueur clé du nouveau projet. Hélas, c’est le bide. En 2001-2002, les Marseillais finissent 9ème. La saison suivante, ils arrachent une 3ème place et une qualif’ en coupe d’Europe mais Piotr Swierczewski tente l’aventure anglaise à Birmingham où il ne joue jamais. C’est un véritable échec pour le joueur qui décide alors de retrouver le championnat polonais quitté dix ans plus tôt. Swierczewski enchaîne alors les clubs : Lech Poznan (2003-2004) passage fantôme par le KS Cracovia puis retour au Lech Poznan (2005-2006), Dyskobolia Groclin Grodzisz (2006-2007) passage éclair au Korona Kielce (2007-2008) avant de revenir au Dyskobolia puis de passer à nouveau furtivement au Polonia Varsovie (2008-2009) puis au LKS Lodz la même année. En 2009, il rejoint le Zaglebie Lubin où il joue la moitié de la saison avant de revenir au LKS Lodz pour la seconde partie de la saison.
S’il n’a soulevé aucun trophée avec les Verts, il a remporté une Coupe Intertoto en 1997 avec Bastia, quatre coupes de Pologne (1991 et 1993 avec Katowice, 2004 avec le Lech Poznan et 2007 avec Dyskobolia Groclin), deux coupes de la ligue (2007 et 2008 avec Groclin) et deux super-coupes de Pologne en 1992 avec Katowice et 2004 avec Poznan). Piotr Swierczewski compte 70 sélections avec la Pologne (pour un seul petit but) et une participation à la (parodie) de Coupe du monde 2002.
Aussi combatif dans la vie que sur le terrain, Piotr Swierczewski a été sanctionné par la fédération polonaise de football suite à des frictions et insultes avec le journaliste Adam Godlewski, puis a frôlé la case prison (avec Radoslaw Majdan) pour une autre affaire de « frictions et insultes » avec des policiers en juillet 2008 à Mielno. Comme Piotr aime visiblement la baston, il s’est mis au MMA et a combattu pour la première fois en décembre dernier. Victoire, évidemment !…
2021. L’OM est toujours à la recherche de son buteur après les échecs Balotelli, Benedetto, Germain ou Mitroglou et jette son dévolu sur Arkadiusz Milik. Formé au Rozwoj Katowice, le natif de Tychy a débuté au Gornik Zabrze (2011-2012) puis après un gros début de saison 2012-2013 (14 matchs, 7 buts), Milik est parti en Allemagne, au Bayer Leverkusen (2012-2013) avant d’être prêté à Ausbourg (2013-2014). En 2014-2015, Milik rejoint l’Ajax d’Amsterdam où il réalise une belle saison (21 matchs, 11 buts) et découvre la Ligue des champions. Hélas, Milik se blesse au genou et ne termine pas la saison. Malgré cela, l’Ajax conserve le Polonais la saison suivante ; résultat : 31 matchs, 21 buts ! A la fin de cette saison, il dispute le bel Euro 2016 où il marque le but de la victoire face à l’Irlande du Nord. Comme nombre de ses collègues de sélection lors de cette compétition, Milik est en forme olympique, marque son tir au but face au Portugal en 1/4 de finale mais l’échec de Kuba Blaszczykowski empêche la Pologne de se qualifier. Milik file ensuite au Napoli. 122 matchs, 48 buts et une Coupe d’Italie (2020) plus tard, le torchon brûle avec le président De Laurentis. Une porte de sortie s’offre alors à Milik : l’OM. Souvent blessé et décisif, Milik a trouvé le chemin des filets, buteur 12 fois en 25 matchs. En attendant que Milik, comme Édouard ‘Waggi’ Wawrzeniak, Ignace Kowalczyk, Franciszek Olejniczak ou Georges Bereta, apporte un titre à l’OM.

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