Le 18 décembre 1921, la Pologne joue son premier match officiel à Budapest, face à la Hongrie (défaite 1-0). Ce jour-là, les joueurs polonais portent un maillot rouge orné d’un (très) grand aigle blanc (ap) posé sur le cœur, un short blanc et des chaussettes rouges.
Le 5 juin 1938, lors du match d’anthologie de la Coupe du monde 1938, opposant la Pologne au Brésil (victoire 6-5 des Brésiliens après prolongations) les Polonais ajoutent du noir, pour la première fois, à leurs couleurs traditionnelles. Ils portaient un maillot blanc (qu’ils arborent depuis les Jeux olympiques de Paris en 1924), un short rouge et des chaussettes noires.
Le 27 août 1939, pour le dernier match avant la Seconde Guerre mondiale (victoire 4—2 avec un triplé du traître Wilimowski), les joueurs polonais avaient un maillot blanc, des chaussettes rouges et retrouvaient le short blanc.
Autre élément qui change au cours du XXe siècle : l’aigle. Au fil des années et des changements politiques, l’emblème polonais change et évolue. Chaque évolution se répercutait aussi, au fur et à mesure, sur le maillot de l’équipe nationale. Aussi, s’il est placé sur le cœur avant-guerre, il est déplacé au centre du maillot dans les années 1950. Dans les années 1960, l’inscription « Pologne » apparaissait au-dessus du symbole.
Allez les bleus ?
Traditionnellement, les Polonais jouaient donc la plupart des matchs en rouge et blanc, mais après la Seconde Guerre mondiale, il arrive que la sélection nationale joue avec des couleurs inhabituelles : maillots blancs, shorts bleus et chaussettes blanches et rouges. C’était le cas lors de la première victoire d’après-guerre 3-1 contre la Tchécoslovaquie en 1948. Ces chaussettes à rayures blanches et rouges étaient caractéristiques de l’équipe nationale polonaise jusqu’au début des années 70.
Pour en revenir au port de la couleur bleue, les Polonais en portaient lors de la plus large défaite de l’histoire de la sélection, 8-0 contre le Danemark le 26 juin 1948 à Copenhague, mais aussi en 1961 lors d’un match pourtant joué à Varsovie, où les Polonais devaient laisser le rouge à leurs invités du jour (en signe d’allégeance ?) : l’URSS (ils n’avaient du reste, pas laissé la victoire aux Russes puisque les Polonais s’étaient imposés 1-0).
Le 22 avril 1998, les Polonais opposés aux Croates qui arboraient leur maillot blanc à damier rouge devaient là encore jouer avec des maillots bleus (défaite 4-1). Ce fut aussi le cas le 3 juin 2006 (victoire 0-1, but d’Ebi Smolarek).
Le temps du sponsoring
Durant une grande partie du XXe siècle, ce sont des entreprises nationales qui étaient chargées d’équiper la sélection polonaise à l’image du célèbre POLSPORT, équipementier champion olympique en 1972 à Munich.
Après ce succès, à l’approche de la Coupe du monde 1974 et devant la puissance de l’équipe nationale polonaise et de ses stars (Deyna, Lato, Szamarch, Gadocha…) c’est la société allemande ADIDAS qui devint l’équipementier de la sélection polonaise et qui le resta pendant près de 20 ans, lors des troisièmes places des coupes du monde 1974 et 1982, des participations à celles de 1978 et 1986, de la deuxième place aux Jeux olympiques de 1992…
En 1992, ce sont les Anglais d’ADMIRAL Sportswear qui équipaient à leur tour les Polonais avec l’idée très contestée en 1992 d’enlever l’aigle, emblème national, des maillots et de le remplacer par le logo de la fédération polonaise de football PZPN. Le 19 mai 1992, lors d’un match face à l’Autriche (remporté 4-2 avec un doublé de Kosecki, un but de Warycha et un autre de Kowalczyk) la sélection jouait donc sans « son » aigle brodé habituellement à l’avant du maillot. Ce fait ne va durer que huit matchs puisque le 26 novembre 1992, lors d’un match amical face à l’Argentine, l’aigle figurait à nouveau sur les maillots polonais. Outre l’épisode de l’aigle, la société ADMIRAL avait du mal à fournir correctement les Polonais, c’est ADIDAS qui venait au secours de la sélection lors de la deuxième place obtenue lors des Jeux olympiques de Barcelone à l’été 1992 et pour le match contre l’Angleterre au stade Śląski de Chorzów le 29 mai 1993.


Après « l’échec ADMIRAL Sportswear », une coopération était établie pour un an avec la société italienne LOTTO en septembre 1993.

Viennent ensuite les années PUMA entre 1994 et 1996, puis NIKE entre 1997 et 1999.

C’est lors de ces années avec le sponsor américain que les Polonais jouaient en maillots bleus contre la Croatie en 1998 (comme évoqué précédemment) et avec des maillots noirs contre le Luxembourg le 10 octobre 1998 (matchs qualificatifs pour l’Euro 2000), les invités n’ayant dans leurs valises que des maillots rouges et blancs…

En 1999-2000, les Polonais retrouvaient ADIDAS puis jouait en fin d’année 2000 quelques matchs qualificatifs pour l’Euro 2000 et pour la Coupe du monde 2002 avec des maillots de l’équipementier TICO, lorsque les négociations avec les grandes écuries européennes traînaient.

Finalement, entre 2000 et 2009, les Polonais retrouvaient PUMA et un maillot noir le 20 novembre 2002, le temps d’un match à l’extérieur face au Danemark (et ses maillots blancs et rouges). C’est la dernière fois que nous avons vu la sélection nationale jouer avec cette couleur.
En 2009, la fédération polonaise retrouvait NIKE. Le 11 novembre 2011 à Wroclaw, pour un match amical face à l’Italie (défaite 0-2), les maillots pour l’Euro 2012 à domicile étaient présentés et donnaient lieu à une controverse : l’aigle-emblème ne figurait pas sur ce maillot ! Ce fut aussi le cas 4 jours plus tard à Poznan pour le match face à la Hongrie (victoire 2-1). Mais dès le 16 décembre en Turquie face à la Bosnie (victoire 1-0, but de Sobota), l’aigle faisait son retour sur les maillots NIKE.

En mars 2010, contre la Bulgarie à Varsovie, les Polonais ont joué avec un maillot bleu marine et des manches blanches et rouges. La dernière fois à ce jour, que l’on a vu les Polonais sans être biało czerwoni !
Tiré de l’article « Un maillot représentatif » du 22 décembre 2015 sur Polsatsport